Selon la Médecine Chinoise, les émotions sont la cause première des déséquilibres qui mènent à la maladie. Les émotions ne sont pas une mauvaise chose en soi mais il ne faut pas qu’elles dépassent un certain seuil ou une certaine durée (ou fréquence) sans quoi elles provoquent une perturbation de la vitalité. Chaque émotion produit un mouvement du Qi (l'énergie vitale) particulier en direction d’un organe précis. Par exemple, la peur blesse le Rein en baissant son Qi. On comprend alors que rétablir l’équilibre d’un organe régule l’émotion qui lui correspond. Inversement, réguler ses émotions apportera l’équilibre à ses organes, à son corps, à sa vie.
Vers une écologie personnelle
L'idée est d'appliquer pour soi le concept d'écologie, de gestion de son écosystème interne et des interrelations avec autrui, les autres écosytèmes, dans un but positif. La Médecine Chinoise possède depuis plus de 2500 ans des outils simples (diététique, Qi Gong, Shen Gong, Tui Na ...) en place dans le quotidien et avec des adaptations saisonnières afin de gérer son univers intérieur (on parle de climat interne) mais aussi les échanges avec l'extérieur (la nature, la société). Selon le concept Taoïste il faut éviter tout blocage interne afin que la vitalité, le Qi, circule librement et que toutes ses fonctions soient harmonieuses. Or, les émotions sont la plus grande source de blocage. Les émotions naissent de conceptions mentales, le plus souvent de jugements, c'est pourquoi chacun a une responsabilité mais aussi un levier pour agir sur ses blocages.
Vers une hygiène psychique
Le travail de son Esprit (Shen) conduit à une meilleure compréhension de soi, de son fonctionnement. Ce travail nous transforme petit à petit car ses enseignements modifient subtilement notre logiciel de comportement, en nous montrant quels sont nos conflits par exemple. Alors nous ressentons différemment ce qui vient de l'extérieur et aussi nous agissons autrement. C'est un travail difficile nécessitant une discipline rigoureuse mais heureusement certains pratiquants ont partagé quelques fruits de leur travail. Si on veut apporter de la douceur, du mieux être au monde il est nécessaire de s'en apporter à soi-même. C'est à dire trouver un positionnement équilibré dans l'idée de la globalité de la place de l'homme dans la nature. Voilà pourquoi développer des qualités vertueuses, des pratiques de conservation de la santé (hygiène), avoir du recul et de la volonté sur ses comportements et habitudes, sont des pratiques essentielles quand on veut que le changement du monde parte de l’intérieur et non de l'expression d'une volonté égotique.
Voici donc 21 points qui m'ont été transmis pendant ma formation par Claude Gey professeur à Shao Yang.
Petit à petit, agissez avec plus de calme et de concentration
Équilibrez le temps passé aux activités physiques et aux activités mentales
Habituez vous à ne jamais dire du mal de qui que ce soit même s’il vous arrive de le penser
Soyez intègre : ne mentez jamais (il vaut mieux se taire que mentir), et soyez toujours en situation de pouvoir assumer ce que vous faites
Dites de vrais « oui » et de vrais « non »
Ne vous croyez pas obliger de satisfaire les demandes d’autrui, même celles de vos proches ; faites le si cela vous paraît juste et opportun
N’interprétez jamais les comportements des autres à votre égard
Faites un peu d’exercice physique chaque jour (au moins 10 min), surtout le matin, avant ou après le petit-déjeuner, en souplesse, sans chercher à vous muscler, mais faites bouger toutes les articulations du corps au maximum de leur amplitude
Donnez vous des buts à votre portée : ne mettez pas la barre trop haut
Attendez peu des autres et beaucoup de vous-même
Considérez que la vie, c’est comme des vacances à l’hôtel : vous pouvez profiter de ce qui est mis à votre disposition mais un jour il vous faudra rentrer et vous n’emporterez rien
Ne vous comparez pas aux autres
Ne laissez pas les autres penser ou parler à votre place et acceptez de vous positionner avec une ferme tranquillité
N’accordez pas d’intérêt au mal que l’on peut dire de vous : ça ne change rien à ce que vous êtes
Si on vous le demande, donnez votre avis, sans chercher à la défendre, calmement, comme si vous n’étiez pas concerné : si on ne vous le demande pas, ne le donnez pas
Faites toujours de votre mieux ce qu’il vous est donné de faire, et laissez les autres en penser ce qu’ils veulent
Que vos intentions soient bonnes ou non selon votre point de vue, ce qui compte, ce sont vos actes : agissez en paroles ou en gestes, de telle sorte à en ressentir de la fierté
Vous pouvez toujours décider de faire telle ou telle chose, mais observez les circonstances pour voir si elles vont dans votre sens ou non : et sinon, ne vous acharnez pas
Personne n’a jamais prétendu que la vie devait être une partie de plaisir ; ne considérez pas les évènements heureux comme un dû
Ne soyez jamais tout à fait affecté ou enthousiasmé par une situation, car d’un bonheur peut naitre un malheur, et d’un malheur peut naitre un bonheur
Vivez comme si vous deviez mourir demain et en même temps comme s’il vous restait encore cent ans de vie
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